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Etude, promotion et sauvegarde du patrimoine de la province de Soule en Pays Basque, de la préhistoire à nos jours

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Archéologie. Les animations de l’été

Erretzü Des animations seront proposées en Soule pour les journées nationales de l’archéologie du 6 au 8 juin prochain, et pour le fête de la montagne basque du 15 juin au 31 juillet.

 Lande d’Erretzü au dessus de Tardets

Samedi 19 juillet : visite guidée de quelques sites funéraires protohistoriques situés entre Bagargi (Bagarguy) et Miragarate (Millagate) à Larrau.
Contact : D. Ebrard  06 74 79 82 77
Le rendez-vous est fixé à 11 h à Hegixuri (Irati) pour une visite commentée de l’exposition « 50 ans d’archéologie en Soule, hommage à pierre Boucher ».
À 12 h, au col de Bagargi nous présenterons la ciste de Bagargi située à 1342 m d’altitude, puis nous nous rendrons sur divers sites dont les tumulus-cromlechs de Miragarate IV et V situés à 1444 m d’altitude. (4 à 5 h de marche ou approche possible en voiture).

Dimanche 20 jvisite campuillet, visite guidée des camps protohistoriques et historiques situés autour de La Madeleine à Tardets.
Contact : Ph. Allard 06 76 08 51 82
Le rendez-vous est fixé à 10 h devant le cimetière de Tardets pour un possible covoiturage jusqu’au col de Sustary.
Lors de cette sortie, on visitera les camps d’Erretzü (700 m), La Madeleine (795 m) avec son autel votif romain, Lexegieta (653 m)  et Zerra (730 m). L’historique des recherches et les connaissances actuelles sur les enceintes de Soule seront présentées au cours de la journée. Depuis le sommet de La Madeleine (Argaine) on aperçoit plusieurs enceintes parmi la trentaine inventoriée en Soule.
Cette sortie est réservée à des personnes pouvant grimper dans la journée quelques  dénivelés de plusieurs dizaines de mètres.

L’exposition « 50 ans d’archéologie en Soule » est présentée à la salle Hegixuri à Irati jusqu’au 15 septembre

50 ans d’archéologie en Soule. Suite

Profil de Bison, grotte Etxeberri de Camou

Profil de bison, grotte Etxeberri de Camou

En septembre dernier paraissait le livre 50 ans d’archéologie en Soule, hommage à Pierre Boucher. Voir la présentation. Une exposition accompagne le livre. Elle a été présentée pour la première fois à Aussurucq pendant les journées du Patrimoine. Elle est désormais accessible en ligne.

Voir l’exposition : 16 panneaux, 9.4 MO. Attention au temps de téléchargement.

 

50 ans d’archéologie en Soule, hommage à Pierre Boucher (1909-1997)

couverture 50 ans d'archéologie
Ikerzaleak publie « 50 ans d’archéologie en Soule » avec le concours de différents partenaires : la Communauté de Communes de Soule, la Commission Syndicale de Soule et la Mairie de Mauléon-Licharre, Leader Montagne Basque, Feader, le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques et le Conseil Régional d’Aquitaine.
Les premières grandes découvertes archéologiques de la Soule – Xiberoa ont été réalisées par Pierre Boucher (1909-1997) qui est devenu un ardent militant pour la protection et la conservation de cet aspect du patrimoine local.
Nous avons regroupé dans cet ouvrage les résultats des principales fouilles archéologiques menées de 1950 à 2000 et nous présentons un premier référentiel  chrono-stratigraphique pour la Préhistoire et la Protohistoire de cette vallée pyrénéenne.
Une série de datations confirme et précise l’ancienneté de certains faits archéologiques dont l’intérêt scientifique est important.
Ce travail apporte un éclairage nouveau en ce qui concerne :
– L’occupation successive des grottes par les Néandertaliens et les Hommes Anatomiquement Modernes,
– L’ancienneté des premiers tumulus, dolmens, cistes et tumulus-cromlechs,
– L’aménagement et la réutilisation des camps et les nouveaux indices relatifs aux premiers siècles de notre ère.
Cet ouvrage a été réalisé avec la collaboration de plusieurs chercheurs : Ph. Allard, J.-P. Besson, J. Blot, J.-R. Bourhis, J. Casenave, D. Etchebarne, P.-P. Dalgalarrondo, M.-Chr. Delmasure-Bernes, M. Livache, J.A. Mujika Alustiza, R. Névéol, X. Peyran, Y. Raulin, A. Sáenz de Buruaga, D. Sarramagnan-Bettoli, M. Saule, R. Sentucq, A. Socarros, A. Tarriño, J.-L. Tobie, Cl. Urrutibéhéty et le Dr M. Valton.
Il est destiné au spécialiste, mais il intéressera aussi le lecteur grand public, par les pages de présentation et de conclusion, la qualité des dessins, des chronologies, des photos.

Lire un extrait : Historique des recherches archéologiques en Soule et débats ouverts par Dominique Ebrard et Jean-Luc Tobie

50 ans d’archéologie en Soule, hommage à Pierre Boucher, éditions ikerzaleak. 297p. 25 euros. Disponible dans les librairies de Mauléon, à la librairie Elkar de Bayonne, au centre culturel leclerc à Oloron.

Vous pouvez aussi commander le livre

Découverte d’une sépulture collective de la fin de la préhistoire

Non loin de la crête sommitale des Pyrénées, à la limite de la Soule, du Béarn et de la Navarre s’étend le majestueux vallon d’Erraize dans la commune de Sainte Engrâce. A la belle saison c’est le domaine des troupeaux. Juste au dessus, sur le versant de la croupe calcaire de Droundak (1628m) se trouve l’entrée d’une modeste cavité en grande partie obstruée, où les spéléologues ont fait une remarquable découverte en 2002.

Le vallon d’Erraize était parcouru par les bergers et leurs troupeaux il y a plus de 3000 ans. Photo d’Allande

En dégageant l’entrée ils ont exhumé plusieurs dizaines de restes humains et de nombreux fragments de céramiques. Qui étaient ces hommes et pourquoi ont-ils été inhumés là ?

Les restes osseux qui ont été trouvés sont ceux de 23 ou 24 individus des deux sexes. Parmi eux il y avait 11 adultes, 2 adolescents , 6 à 7 enfants de moins de 10 ans et 4 nouveaux nés. Ils ont vécu à l’âge du bronze moyen, c’est à dire entre 3700 et 3100 avant aujourd’hui. Ils faisaient partie d’un groupe d’éleveurs qui montait en famille vers les pâturages d’altitude à la belle saison pour accompagner leurs troupeaux. Un habitat saisonnier devait exister non loin de la grotte. Ces individus sont morts pendant cette transhumance estivale. Les vestiges découverts démontrent clairement que les conditions de vie de nos ancêtres bergers n’étaient pas faciles.

Source : conférence de P.Dumontier à Aramitz le 16 avril 2008

Un village fortifié de la fin de la préhistoire : Maidekoralia

Sur la route qui mène d’Alçay à Ahusqui un modeste panneau indique la piste qui conduit au col et à la vallée d’Oxibar, la Vallée du Loup. On est sur le versant sud-est du massif des Arbailles. Le paysage apparaît sauvage et austère : on devine que l’agriculture peine à se maintenir au milieu de ces versants rocheux. Pour tout promeneur curieux, c’est un site passionnant.

La colline de Maidekoralia d’après le site geoportail.fr

La vallée d’Oxibar n’est qu’un reste tronqué d’une grande vallée qui, il y a plusieurs millions d’années, descendait des abords du massif d’Irati. L’érosion en a fait disparaître toute la partie supérieure. C’est devenu une vallée sèche crevée de dolines où l’écoulement souterrain des eaux a multiplié gouffres et grottes.

A partir du col, en montant vers l’est, on peut gagner un petit sommet partiellement boisé d’où l’on a une belle vue sur « Ibareskuin », « la vallée de droite » avec ses nombreux petits villages. Le nom de cette colline « Maidekoralia » rappelle des personnages de la mythologie basque qui auraient vécu là. On voit encore très distinctement un long amas de pierre qui ceinture presque le sommet, manifestement oeuvre de la main de l’homme. C’est en réalité le reste d’une enceinte proto-historique. Le Pays basque compte une soixantaine de camps protohistoriques, la Soule une quinzaine. Celui-ci offre la particularité d’être entouré d’un mur de pierre. On appelle protohistoire cette époque de la fin de l’antiquité où des peuples vivaient encore dans la préhistoire alors que d’autres -notamment autour de la Méditerranée- développaient de prestigieuses civilisations dotées d’une culture écrite. Les habitants de la vallée de la Soule n’était alors que de modestes éleveurs qui ne connaissaient ni l’écriture ni l’organisation étatique.

Des sondages réalisés entre 1984 et 1986 par le Général Gaudeul ont permis d’en connaître un peu plus sur leur mode de vie. On a découvert des traces de feu, de tessons de poteries, un fragment de fibule, un peson de métier à tisser.

Ces modestes vestiges prouvent qu’il y avait à cet endroit dans les deux siècles précédant notre ère, sinon un village, du moins un campement durable.

Un fragment de poterie qu’on peut dater du 1er siècle avant J.C.

Sources : Francis Gaudeul : les enceintes protohistoriques dans Le Pays de Soule, Editions Izpegui.

Voir aussi : Georges Fabre Carte archéologique de la Gaule  : Pyrénées-Atlantiques.

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