IKERZALEAK

Etude, promotion et sauvegarde du patrimoine de la province de Soule en Pays Basque, de la préhistoire à nos jours

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Connaissez-vous Etchebar?

Etchebar est la pluEtxebarre 1 réduits petite commune de Soule et du Pays basque par sa population. Son territoire se limite à une petite vallée où coule un affluent du gave Uhaitza. Dans cette espace réduit, l’agriculture continue à entretenir un paysage varié. Les vestiges de plusieurs enceintes fortifiées, d’exploitations minières, une riche toponymie, montrent l’ancienneté et la diversité des formes de l’occupation humaine. C’est ce que nous avons pu découvrir dans notre dernière exposition « Terre de Soule » grâce à une maquette réalisée par Denis Cassard avec le concours d’Allande Socarros.

Voir l’article d’Allande Socarros (basque et français)

La nouvelle exposition d’Ikerzaleak : terre de Soule

Vallée verdoyante parsemée dMontory hier aujourd'huie petits villages, c’est ainsi qu’appa- raît la Soule. Par ses paysages elle est à la fois basque et pyrénéenne. Cet environnement qui nous paraît si bien préservé et si harmonieux est le résultat du travail patient et obstiné des hommes depuis des milliers d’années. Ceux-ci ont transformé leur milieu pour assurer leur subsistance tout en apprenant à le ménager.
Les paysages paraissent immu- ables. En réalité, ils continuent à se transformer lentement sous nos yeux. Cette exposition veut nous les faire mieux comprendre et apprécier. Elle veut nous rendre vigilants sur leur avenir.                       Montory au milieu du XXe siècle et aujourd’hui

Après Tardets et Mauléon, l’exposition est présentée à Montory dans la première quinzaine d’août. Voir un extrait de l’exposition

Voir l’article de Robert Espelette : éléments de la vie d’un village : Montory à travers les siècles

La Soule des « Elge » dans la moyenne vallée du gave Uhaitza

On associe habituellement le Pays basque à un paysage verdoyant de collines, de montagnes et de fermes dispersées. Or une partie de la Soule ne correspond pas à cette image. Entre Mauléon et Tardets, sur les territoires des communes de  Gotein-Libarrenx, Menditte, Idaux Mendy, Sauguis, la vallée du gave s’élargit jusqu’à former une petite « plaine ». Ce paysage est typiquement un « openfield » semblable à ceux que les géographes décrivent dans le bassin parisien ou en Alsace. Il supposait autrefois des pratiques villageoises et agricoles bien différentes des terres d’habitat dispersé ou de montagne.

C’est un des grands mérites du dernier livre de Philippe Etchegoyhen de révéler cet aspect de la culture rurale en Soule qui n’avait été que très peu étudié jusque là. Son livre Mémoires souletines paru aux éditions elkar en 2011 mêle des souvenirs personnels à des réflexions générales sur cette petite partie de la vallée ou il a passé son enfance, et où il vit aujourd’hui une retraite active.

L’extrait que nous proposons ici avec l’aimable autorisation de l’auteur explique le système des Elge : parties du terroir ouvertes et labourées et protégées par des enclos collectifs. Il entre dans le thème sur lequel notre association est en train de travailler-les paysages souletins-en vue d’une prochaine exposition.

Voir l’extrait du livre

A paraître prochainement le tome 2 de Mémoires souletines consacré à la vie pastorale.

Les usurpateurs d’Arangorena

Sur le territoire d’Ordiarp, Arangorena est le quartier le plus éloigné du village. Au pied du versant nord du massif des Arbailles, couvert de sombres forêts, le versant sud est encore partiellement cultivé. Vers l’ouest le col de Naphal est occupé chaque automne par un vaste filet pour la capture des palombes. Le chemin qui monte en faisant des lacets est un très ancien chemin de transhumance.

C’est là vers 1780 que plusieurs paysans sans terre décident de s’installer. La Soule vit alors une véritable explosion démographique. La population a été peut être multipliée par 4 depuis le début du
XVIIème siècle. Les terres disponibles ne suffisent pas à nourrir cette population de plus en plus nombreuse. Sur les versants et dans les vallées les plus accessibles les occupations de terre et les
défrichements se multiplient. Les bordes isolées se transforment en maisons. Tout cela est plus ou moins légal et plus ou moins bien accepté par les maîtres des maisons déjà existantes. A Ordiarp, l’installation des cinq « colons » d’Arangorena suscite la colère des habitants, et plus particulièrement celle des familles les plus aisées qui envoyaient les troupeaux les plus considérables sur les versants des collines et à la montagne. Les terres défrichées étaient leurs terrains de parcours. Un procès est engagé. En 1783, les habitants d’Ordiarp se rendent en force sur les lieux pour abattre les clôtures. L’année suivante deux des usurpateurs se rendent à pied à Versailles demander au roi la propriété des terres défrichées. Est-ce pour le remercier que l’une des maisons est appelée « Erregia »: roi? Après plusieurs décennies de procès, les défrichements sont légalisés au milieu du XIXème siècle. Ces terres si disputées il y 200 ans étaient les dernières disponibles et donc les plus difficiles. Il fallait beaucoup de courage pour labourer ou récolter le fourrage sur ces pentes abruptes. Aujourd’hui une partie est retournée à la friche.

Robert Elissondo

Un village fortifié de la fin de la préhistoire : Maidekoralia

Sur la route qui mène d’Alçay à Ahusqui un modeste panneau indique la piste qui conduit au col et à la vallée d’Oxibar, la Vallée du Loup. On est sur le versant sud-est du massif des Arbailles. Le paysage apparaît sauvage et austère : on devine que l’agriculture peine à se maintenir au milieu de ces versants rocheux. Pour tout promeneur curieux, c’est un site passionnant.

La colline de Maidekoralia d’après le site geoportail.fr

La vallée d’Oxibar n’est qu’un reste tronqué d’une grande vallée qui, il y a plusieurs millions d’années, descendait des abords du massif d’Irati. L’érosion en a fait disparaître toute la partie supérieure. C’est devenu une vallée sèche crevée de dolines où l’écoulement souterrain des eaux a multiplié gouffres et grottes.

A partir du col, en montant vers l’est, on peut gagner un petit sommet partiellement boisé d’où l’on a une belle vue sur « Ibareskuin », « la vallée de droite » avec ses nombreux petits villages. Le nom de cette colline « Maidekoralia » rappelle des personnages de la mythologie basque qui auraient vécu là. On voit encore très distinctement un long amas de pierre qui ceinture presque le sommet, manifestement oeuvre de la main de l’homme. C’est en réalité le reste d’une enceinte proto-historique. Le Pays basque compte une soixantaine de camps protohistoriques, la Soule une quinzaine. Celui-ci offre la particularité d’être entouré d’un mur de pierre. On appelle protohistoire cette époque de la fin de l’antiquité où des peuples vivaient encore dans la préhistoire alors que d’autres -notamment autour de la Méditerranée- développaient de prestigieuses civilisations dotées d’une culture écrite. Les habitants de la vallée de la Soule n’était alors que de modestes éleveurs qui ne connaissaient ni l’écriture ni l’organisation étatique.

Des sondages réalisés entre 1984 et 1986 par le Général Gaudeul ont permis d’en connaître un peu plus sur leur mode de vie. On a découvert des traces de feu, de tessons de poteries, un fragment de fibule, un peson de métier à tisser.

Ces modestes vestiges prouvent qu’il y avait à cet endroit dans les deux siècles précédant notre ère, sinon un village, du moins un campement durable.

Un fragment de poterie qu’on peut dater du 1er siècle avant J.C.

Sources : Francis Gaudeul : les enceintes protohistoriques dans Le Pays de Soule, Editions Izpegui.

Voir aussi : Georges Fabre Carte archéologique de la Gaule  : Pyrénées-Atlantiques.

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