IKERZALEAK

Etude, promotion et sauvegarde du patrimoine de la province de Soule en Pays Basque, de la préhistoire à nos jours

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Un haut-souletin compagnon de la libération

Pierre Araïnty (1907 1982) natif de Licq-Athérey, sous officier au Liban, s’engage dans la France Libre dès juin 1940. Il combat en Afrique de l’est et du nord et après la Seconde guerre mondiale participe aux guerres coloniales menées par la France. Revenu au pays natal pour sa retraite, il se consacre à l’élevage des brebis à Montory, puis se retire à Mauléon.
Voir sa biographie par Robert Espelette

Robert Espelette

Avons-nous des ancêtres goths ?

C’est la question que peut inspirer la lecture de les Gascons l’ouvrage de R. Mussot Goulard. En historienne érudite elle donne des éclairages nouveaux sur le Haut Moyen-Age dans le sud ouest de la France. Cette période qui s’étend de la fin de l’empire romain à l’an mil est particulièrement mal connue. Seuls quelques textes écrits par des moines du nord de l’actuelle France et quelques autres rédigés en Espagne permettent d’en éclairer un peu l’histoire.

Les barbares vus par un dessinateur du XIXe siècle

La Gascogne décrite par l’auteur n’est pas celle d’aujourd’hui, mais un immense territoire qui s’étendait de la Loire à l’Ebre. Elle était dominé par les Goths, un peuple venu des bords de la Baltique qui après un long et extraordinaire voyage, était entré dans l’empire romain, et avait imposé sa présence par les armes. Les Goths se sont installés au sud-ouest de la Gaule à la fin du Ve siècle et plus tard en Espagne. Ils ont sans doute laissé des traces de leur présence dans la toponymie. Ainsi Gotein pourrait être à l’origine un campement ou maison de Goths. Ils ont constitué une aristocratie guerrière qui a dominé la région et fréquemment désobei aux puissants rois francs. Pour R. Mussot Goulard ce sont eux que les textes de l’époque appelle « Wascones » qu’elle traduit par Gascons. Ce sont ces Gascons là qui défont une armée franque dans le pays de Soule en 637. Ce combat est le premier évènement historique attesté dans notre province.

Le village de Gotein était-il à l’origine un campement goth ? (maison franque reconstituée à Marle dans le nord)

On cherche en vain dans ce livre un rapport entre les « wascones » du Haut Moyen-Age et les Basques d’aujourd’hui. D’ailleurs ce dernier nom n’apparaît pas une seule fois. La célèbre défaite de l’arrière-garde de Charlemagne en 778 sur la crête des Pyrénées est attribuée à des musulmans d’origine gothe, mais pas aux Basques.

Monnaie mérovingienne trouvée à Bordeaux

Si les Goths ont eu une telle importance au point de faire oublier les peuples qui existaient avant, pourquoi ce territoire s’appelle Wasconia (Gascogne) et non pas « Gothie ». Les Wascons étaient un peuple que les Romains avaient rencontré au moment de leur conquête dans la région de Pampelune et Huesca. Pourquoi ne parle-t-on pas aujourd’hui un dialecte germanique apporté par les Goths, mais le basque une langue dont les origines sont bien antérieures à leur venue ?

Cette curieuse entreprise de négation est peut être l’aboutissement d’une thèse intéressante mais poussée trop loin. Les Goths ont laissé une influence durable dans le sud ouest de la France et le Pays basque. Nous avons peut être des ancêtres goths. Mais comme les autres barbares, ils se sont assimilés à la majorité de la population. Une partie était de langue latine : on les appelle Gascons. Un autre partie parlait une langue indigène d’origine ancienne. Leurs descendants sont aujourd’hui les Basques.

Pour aller plus loin : les Gascons de Renée Mussot-Goulard aux éditions Atlantica

Robert Elissondo

Larrau, ses curés, ses églises

Deux siècles de la vie du village à travers l’histoire de ses curés.
Des hommes influents et aux fortes personnalités. En 1793, un vicaire de la paroisse règle à coups de poings une querelle avec ses paroissiens. Au milieu du XIXe siècle, l’abbé Onnainty est un curé
bâtisseur. Il fait agrandir l’église paroissiale, restaurer la chapelle Saint Joseph. Les habitants lui doivent aussi la construction de la route qui relie le village à Tardets.

Voir l’article 

Robert Espelette

Chemins et hôpitaux au Moyen-Age

Les Pyrénées ont toujours été une zone d’échanges. Après l’an Mil le flux des voyageurs et des marchandises augmente. Certes on est loin des milliers de camions et de voitures qui passent tous les jours en ce début de XXIe siècle sur la côte basque. Mais les caravanes d’ânes et de mulets, les chevaliers, les moines, les migrants venus parfois de loin traversaient les Pyrénées attirés par les richesses de l’Espagne, l’espoir de postes prestigieux ou d’une vie meilleure.

La vallée de Soule était-elle concernée par ces déplacements ?. Un certain nombre d’indices permettent de le penser. Les églises romanes sont nombreuses en Haute Soule. Des bâtisseurs venus de l’extérieur sont venus y travailler. Il y avait aussi des hôpitaux : l’Hôpital de Miséricorde (Hôpital-Saint-Blaise) et l’hôpital d’Ordiarp. Il en existait peut être d’autres près de Mauléon à Berraute et à
Larrau. En 1122, le roi d’Aragon Alphonse le Batailleur traverse le Béarn puis la Soule avant de se rendre dans son royaume de Navarre.
D’autres chevaliers ont certainement emprunté cet itinéraire. Beaucoup de ces voyageurs étaient considérés comme des pèlerins car ils visitaient les sanctuaires qu’ils trouvaient sur leur
route.

On croit aujourd’hui que ces hôpitaux ont été créés pour les pèlerins de Compostelle et que la Soule était traversée par un « chemin de saint-Jacques ». Les dernières recherches historiques démontrent qu’il n’en est rien. Ces pèlerins ont été en réalité beaucoup moins nombreux qu’on le croit et si certains sont passés en Soule c’est plutôt entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle. Une enquête de 1623 dit au sujet d’Ordiarp « ce lieu est à l’écart du chemin droit des pèlerins, [et] on n’y voit que de rares pèlerins venus du Languedoc ou de Toulouse ».

L’Hôpital-Saint-Blaise étape sur la route de piémont

La Soule a joué un certain rôle dans les échanges transpyrénéens au XIIe siècle et peut être au début du XIIIe. Mais par la suite, les flux se sont déplacés plus à l’ouest. Le développement de Bayonne et des ports de la côte basque, la construction de solide ponts de pierre sur les gaves Béarnais ont attiré les marchands et les autres voyageurs.
L’Hôpital-Saint-Blaise ou Ordiarp ne sont pas développés. Ils sont restés de modestes villages qui ont conservé leur église romane.

Pour aller plus loin :

L’Hôpital-Saint-Blaise, histoire, art et croyances sur les routes pyrénéennes du XIIe au XIXe siècle par Robert Elissondo, éditions Atlantica 2009.

R.E.

L’école et l’enseignement du XIXe siècle à nos jours

L’Association Ikerzaleak continue son travail de recherche en vue de préparer sa nouvelle exposition.

Nous souhaitons montrer les évolutions depuis les écoles communales payantes, les écoles religieuses, gratuites jusqu’à la fin du 19è siècle, les débuts du Secondaire avec la création des Cours
Complémentaires, devenus Collèges d’Enseignement Général, puis Collèges.

Notre travail contribuera à « ressusciter » ces écoles dispersées dans nos villages et nos hameaux, aujourd’hui disparues.

Nous ne voulons pas oublier non plus l’émergence de l’enseignement agricole, avec la création des Ecoles Ménagères et des Ecoles d’Agriculture vers le milieu des années cinquante, ou l’enseignement professionnel avec le Lycée Champo.


Ecole communale de Licq en Haute Soule

Pour avoir un aperçu de notre travail voir :
un article de Michèle Etchegoyhen sur l’école communale de Charitte au XIXe siècle.
Les habitants de ce village ont dû attendre 70 ans pour avoir une vraie maison d’école!
Un autre article consacré aux écoles de Montory aux XIXe et XXe siècles.

Si vous avez des idées, des documents, ou si vous voulez nous donner un coup de main, rejoignez-nous.

Les usurpateurs d’Arangorena

Sur le territoire d’Ordiarp, Arangorena est le quartier le plus éloigné du village. Au pied du versant nord du massif des Arbailles, couvert de sombres forêts, le versant sud est encore partiellement cultivé. Vers l’ouest le col de Naphal est occupé chaque automne par un vaste filet pour la capture des palombes. Le chemin qui monte en faisant des lacets est un très ancien chemin de transhumance.

C’est là vers 1780 que plusieurs paysans sans terre décident de s’installer. La Soule vit alors une véritable explosion démographique. La population a été peut être multipliée par 4 depuis le début du
XVIIème siècle. Les terres disponibles ne suffisent pas à nourrir cette population de plus en plus nombreuse. Sur les versants et dans les vallées les plus accessibles les occupations de terre et les
défrichements se multiplient. Les bordes isolées se transforment en maisons. Tout cela est plus ou moins légal et plus ou moins bien accepté par les maîtres des maisons déjà existantes. A Ordiarp, l’installation des cinq « colons » d’Arangorena suscite la colère des habitants, et plus particulièrement celle des familles les plus aisées qui envoyaient les troupeaux les plus considérables sur les versants des collines et à la montagne. Les terres défrichées étaient leurs terrains de parcours. Un procès est engagé. En 1783, les habitants d’Ordiarp se rendent en force sur les lieux pour abattre les clôtures. L’année suivante deux des usurpateurs se rendent à pied à Versailles demander au roi la propriété des terres défrichées. Est-ce pour le remercier que l’une des maisons est appelée « Erregia »: roi? Après plusieurs décennies de procès, les défrichements sont légalisés au milieu du XIXème siècle. Ces terres si disputées il y 200 ans étaient les dernières disponibles et donc les plus difficiles. Il fallait beaucoup de courage pour labourer ou récolter le fourrage sur ces pentes abruptes. Aujourd’hui une partie est retournée à la friche.

Robert Elissondo

Pierre Topet Etxahun (1786 – 1862)

Au congrès de la tradition basque en 1897, Charles Bordes évoque ce personnage : « improvisateur digne du nom de poète, assez mauvais sujet, a composé des centaines de chansons satiriques. J’ai nommé Topet Etxahun de Barcus, célèbre dans toutes les auberges du Pays basque… et même au tribunal de Saint Palais ».

Poète populaire donc à l’état brut. Si les bourgeois l’ont ignoré, le peuple a transmis ses chansons jusqu’à nous. Il y a la légende: écrits du père Lhande en 1923, de l’abbé Picochet. la pastorale de 1953 s’est inspirée de ces écrits et de la mémoire populaire souvent infidèle.

Il faudra attendre la remarquable thèse de Jean Haritschellar en 1968 pour mieux connaître la réalité.

Vous allez de Barcus à la Madeleine et à Tardets. Quelques kilomètres, un pont à gauche et une rude montée. Un kilomètre plus haut une plaque. Ici à gauche était la maison de Pierre Topet : Etxahunia ( la bonne maison).

A écouter ses longs et superbes poèmes autobiographiques, il fut un malheureux, un maudit, mal aimé de toute sa famille « Amak idor bihotza bai eta thitia » «mère au coeur sec, et le sein aussi ». Traité comme un « bastart » (batard en béarnais), forcé à travailler durement malgré sa faiblesse. On l’obligea à quitter celle qu’il aimait sous la menace de le déshériter. Bref, le malheureux des
malheureux!

Il eut une vie tumultueuse, désordonnée, violente : un mariage forcé ; un coup de hache ; un coup de fusil ; une affaire de faux louis ; la grange de son ennemie brûlée ; les tribunaux de Saint Palais et de Pau : la prison ; le faux testament ; les fuites ; les pèlerinages ; une vieillesse errante.

A côté de ses longues élégies, il a produit des chants ironiques, satiriques. Son esprit plein de finesse y envoie son venin. Mais il y a parfois de la gentillesse.

La grande obsession de sa vie : être un personnage important un « primu » (héritier), maître d’une maison, propriétaire respecté.

En 1953 Lohidoy fut le « sujet » (rôle principal) de la pastorale consacrée à Etxahun. J’aimais beaucoup : « un sauvage chanté par un « sauvage ».
J’entends par « sauvages » ces fleurs qui poussent dans les champs et dans les bois, sans soin, et qui sont si belles miraculeusement.

Un grand poète paysan chantant pour son peuple.

Le paysage que pouvait voir de chez lui Pierre Topet Etxahun.

Pour aller plus loin

Etxahun Barkoxe du poète populaire au mythe littéraire de Jean Casenave

http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/06/54/89/PDF/Etxahun-Barkoxe.pdf

Les poèmes de topet Etxahun en texte intégral dans le site Bertso eta olerkien hemeroteka (en basque uniquement)

http://urkiza.armiarma.com/cgi-bin/urkiza/EBMODEGI.pl?Letra=T&Egile=6131

P.P. Dalgalarrondo

Il y a 90 ans, l’annonce de l’armistice à Mauléon

Un article du bulletin paroissial de décembre 1918 raconte l’évènement.

« L’armistice de la Saint Martin. Dès que la nouvelle eût transpiré de la sous-préfecture, de la place on courait vers l’église, on voulait monter à l’assaut du clocher. «La cloche, la cloche ! c’est la victoire » ! […] Les ateliers ferment de suite, tout le monde quitte le travail, des groupes bruyants, nombreux, débouchent de toutes les rues sur la place. Les valides et les invalides sont bientôt là. Des figures pâles, émaciées, ravagées par la grippe, et pourtant rayonnantes de joie, apparaissent un peu partout les épaules enveloppées de gros châles ou de lourds manteaux. Tout le monde veut être

de la fête. On pavoise en toute hâte. Voici venir les pupilles, les chasseurs basques, dans leurs élégants costumes, les drapeaux et bannières des diverses sociétés, puis sur des piques, les têtes artistement crayonnées par M.D.S. de MM Clémenceau et Foch : on les accueille par d’enthousiastes acclamations. Puis apparaissent les têtes de Guillaume et du Kronprinz, du même auteur, ces caricatures sont copieusement huées. Enfin se groupe tout le conseil municipal, M. le maire harangue la foule, se fait applaudir vigoureusement. […]

La joie populaire coule à plein bord, c’est une joie franche, saine, bienfaisante, sans la moindre note discordante : elle est naturellement fort bruyante, mais d’une correction parfaite. Ce furent des moments inoubliables. C’était la Saint Martin, le déménagement des Boches ».

Le 11 novembre on manifeste sa joie à Paris et dans beaucoup d’autres villes. Mais tant d’hommes de femmes et d’enfants pleurent en silence…

Ce jour là Mauléon vit la même liesse que toute les villes des pays alliés. Cette joie est réelle car on espère que l’armistice mettra fin aux privations endurées pendant plus de quatre ans, et
qu’il rendra les hommes à leurs foyers. Mais ce n’est certainement pas le sentiment dominant à cette époque.

Le texte ne parle pas de ceux qui sont restés chez eux et qui n’ont pas le coeur à la fête.
« Un million quatre cent mille morts, cela fait combien de larmes » écrivait Roland Dorgelès. Combien sont restés chez eux murés dans leur silence et dans leur douleur? Sur le monument aux morts de Mauléon on compte 86 noms. Le village de Barcus pourtant trois fois moins peuplé en compte autant. Et que dire du petit village de Laguinge Restoue en Haute Soule qui a perdu 25 des siens, c’est à dire environ 1/3 des hommes adultes. La guerre de 1914-1918 a causé la mort d’environ un millier de Souletins, ce qui représente plus d’un homme sur cinq dans la tranche d’âge des 18-40ans.

Pour les survivants la vie est difficile. Le texte évoque ces personnes au « visage émacié » et portant de lourds manteaux ; on est au coeur de la terrible de grippe espagnole qui fit beaucoup
plus de morts que la première guerre mondiale.

Les difficultés du quotidien en 1918 c’est aussi la hausse des prix et les salaires qui ne suivent pas. Les ouvriers de Mauléon sont durement touchés et arrivent à peine à survivre. Le texte ne dit pas un mot de leur colère. Elle se manifeste par des grèves, des manifestations. En 1917, des tirailleurs sénégalais sont envoyés dans la ville pour briser un premier mouvement.
L’agitation continue les trois années suivantes, entretenue par les arrestations et l’obstination des patrons. En avril 1920 une longue grève paralyse l’ensemble des usines.

La fête de l’armistice n’est qu’une courte éclaircie dans une période particulièrement difficile. La fin de la guerre, ce n’était pas la paix, ni le retour à une vie moins difficile. Et les morts eux seraient à jamais absents.

Robert Elissondo

Journées du Patrimoine : hommage à Etxahun Barkoxe et Etxahun Iruri

Dans le cadre des Journées du Patrimoine, IKERZALEAK a rendu hommage à deux grands « créatifs » : Etxahun-Koblakaria et Etxahun-Iruri.


Pierre Bordazarre dit Etxahun Iruri


La soirée était plus particulièrement dédiée à ce dernier, qui aurait eu 100 ans cette année, mais il était difficile de parler de l’un sans évoquer l’autre. Pour sa part, P.Paul Dalgalarrondo a fait revivre avec passion et talent Etxahun-Barkoxe. Jean Lougarot a retracé la vie d’Etxahun-Iruri avec le regard particulier de l’AMI et du complice,  complété par le précieux témoignage du fils, Allandou Bordaçarre. Une mention particulière pour les chanteurs de Xiberuko Zohardia et le duo Michel Arotce Michel Etchecopar.


Lire le texte de l’intervention de Jean Lougarot

R . Espelette

Cheminée baroque au château de Maytie à Mauléon

Lorsqu’on s’arrête à la place des Allées de Mauléon, on ne peut manquer de remarquer l’hôtel de Maytie, cette grande demeure flanquée de quatre tours et couverte par un toit d’une hauteur remarquable.

Elle fut construite au tout début du XVIIème siècle par Arnaud de Maytie, certainement le personnage marquant de l’histoire de la Soule à cette époque. Héritier d’une noble lignée souletine, qui pendant les guerres de religions s’était opposé à la Réforme protestante, Arnaud était devenu évêque d’Oloron et mettait toute son énergie pour restaurer le culte catholique.

Il fit construire cette demeure dans ce qui était alors la campagne, aux portes de Mauléon. La construction a gardé quelques caractères médiévaux, mais c’est avant tout un monument de la fin de la Renaissance, qu’on peut aussi qualifier de « baroque ».

Parmi les nombreux trésors que le visiteur peut découvrir à l’intérieur se trouve cette grande cheminée.
Edifiée en pierre avec des élèments de décor en stuc, elle est probablement l’oeuvre d’artistes italiens itinérants. On a pas conservé leurs noms, mais cette oeuvre témoigne de leur remarquable talent. On y trouve tous les caractères de l’art de la Renaissance : l’organisation rigoureuse, la recherche d’harmonie et d’équilibre des différentes parties, l’inspiration antique des drapés
et des corps. Les deux personnages féminins de part et d’autre du manteau seraient la déesse Démeter et sa fille Perséphone. Perséphone aurait perdu sa tête un jour d’émeute en 1661, quand Matalas et ses paysans révoltés envahirent le château. Deux puttis -enfants joufflus- tiennent une couronne de lauriers au dessus du monogramme AM, les initiales d’Arnaud de Maytie. Le portrait placé au dessus est celui de son petit neveu qui fut lui aussi évêque d’Oloron, pendant le règne de Louis XIV.

Cette cheminée monumentale a moins une fonction utilitaire qu’une fonction politique. Comme l’ensemble du monument, elle est une oeuvre à la gloire de la famille de Maytie. Le luxe du décor, l’habileté des artistes, les emprunts à l’art italien qui était alors tellement à la mode, tout cela dans une province éloignée, ne pouvaient qu’impressionner les visiteurs. Arnaud de Maytie n’a résidé que peu de temps dans le château qu’il avait fait construire. Mais celui-ci est resté la propriété de sa famille, et ce sont ses descendants qui aujourd’hui encore l’habitent et l’ouvrent au public.

Visites du 1er juillet au 20 septembre.
Horaires: matin : 11h ; aprés midi : 15h, 16h15 et 17h 30.
Jours de fermeture: le jeudi et le dimanche matin.

Pour les groupes, accueil toute l’année sur réservation.Tel: 05 59 28 04 18 – Fax: 05 59 28 19 67

Robert Elissondo

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