Lorsqu’on s’arrête à la place des Allées de Mauléon, on ne peut manquer de remarquer l’hôtel de Maytie, cette grande demeure flanquée de quatre tours et couverte par un toit d’une hauteur remarquable.
Elle fut construite au tout début du XVIIème siècle par Arnaud de Maytie, certainement le personnage marquant de l’histoire de la Soule à cette époque. Héritier d’une noble lignée souletine, qui pendant les guerres de religions s’était opposé à la Réforme protestante, Arnaud était devenu évêque d’Oloron et mettait toute son énergie pour restaurer le culte catholique.
Il fit construire cette demeure dans ce qui était alors la campagne, aux portes de Mauléon. La construction a gardé quelques caractères médiévaux, mais c’est avant tout un monument de la fin de la Renaissance, qu’on peut aussi qualifier de « baroque ».

Parmi les nombreux trésors que le visiteur peut découvrir à l’intérieur se trouve cette grande cheminée.
Edifiée en pierre avec des élèments de décor en stuc, elle est probablement l’oeuvre d’artistes italiens itinérants. On a pas conservé leurs noms, mais cette oeuvre témoigne de leur remarquable talent. On y trouve tous les caractères de l’art de la Renaissance : l’organisation rigoureuse, la recherche d’harmonie et d’équilibre des différentes parties, l’inspiration antique des drapés
et des corps. Les deux personnages féminins de part et d’autre du manteau seraient la déesse Démeter et sa fille Perséphone. Perséphone aurait perdu sa tête un jour d’émeute en 1661, quand Matalas et ses paysans révoltés envahirent le château. Deux puttis -enfants joufflus- tiennent une couronne de lauriers au dessus du monogramme AM, les initiales d’Arnaud de Maytie. Le portrait placé au dessus est celui de son petit neveu qui fut lui aussi évêque d’Oloron, pendant le règne de Louis XIV.
Cette cheminée monumentale a moins une fonction utilitaire qu’une fonction politique. Comme l’ensemble du monument, elle est une oeuvre à la gloire de la famille de Maytie. Le luxe du décor, l’habileté des artistes, les emprunts à l’art italien qui était alors tellement à la mode, tout cela dans une province éloignée, ne pouvaient qu’impressionner les visiteurs. Arnaud de Maytie n’a résidé que peu de temps dans le château qu’il avait fait construire. Mais celui-ci est resté la propriété de sa famille, et ce sont ses descendants qui aujourd’hui encore l’habitent et l’ouvrent au public.
Visites du 1er juillet au 20 septembre.
Horaires: matin : 11h ; aprés midi : 15h, 16h15 et 17h 30.
Jours de fermeture: le jeudi et le dimanche matin.
Pour les groupes, accueil toute l’année sur réservation.Tel: 05 59 28 04 18 – Fax: 05 59 28 19 67
Robert Elissondo