IKERZALEAK

Etude, promotion et sauvegarde du patrimoine de la province de Soule en Pays Basque, de la préhistoire à nos jours

Archives du tag “château”

Aussurucq, son château et la famille de Ruthie

Aussurucq vue généraleCette année, pendant les journées du Patrimoine, notre association était présente à Aussurucq. L’occasion pour beaucoup d’entre nous de découvrir ce village. A la fin du XIVe siècle, quand a été rédigé le Censier gothique, c’était un des plus peuplés de Soule. Et beaucoup de ces maisons étaient sous la dépendance de la maison noble de Ruthie ou Urruti. Aujourd’hui encore le village semble serré autour de cette grande demeure aux allures de forteresse. C’est une disposition rare au Pays basque nord.  Les seigneurs de Ruthie avaient acquis fortune et puissance en servant fidèlement les rois de France tout long des XVe et XVIe siècle. C’est cette histoire qu’a racontée Joël Larroque, en nous faisant parcourir les abords de l’édifice et ses différentes pièces.

Lire l’article de Joël Larroque : Le Château de Ruthie à Aussurucq et ses seigneurs.

Voici le commentaire de Joan Peiroton sur l’origine du nom Ruthie.

Cheminée baroque au château de Maytie à Mauléon

Lorsqu’on s’arrête à la place des Allées de Mauléon, on ne peut manquer de remarquer l’hôtel de Maytie, cette grande demeure flanquée de quatre tours et couverte par un toit d’une hauteur remarquable.

Elle fut construite au tout début du XVIIème siècle par Arnaud de Maytie, certainement le personnage marquant de l’histoire de la Soule à cette époque. Héritier d’une noble lignée souletine, qui pendant les guerres de religions s’était opposé à la Réforme protestante, Arnaud était devenu évêque d’Oloron et mettait toute son énergie pour restaurer le culte catholique.

Il fit construire cette demeure dans ce qui était alors la campagne, aux portes de Mauléon. La construction a gardé quelques caractères médiévaux, mais c’est avant tout un monument de la fin de la Renaissance, qu’on peut aussi qualifier de « baroque ».

Parmi les nombreux trésors que le visiteur peut découvrir à l’intérieur se trouve cette grande cheminée.
Edifiée en pierre avec des élèments de décor en stuc, elle est probablement l’oeuvre d’artistes italiens itinérants. On a pas conservé leurs noms, mais cette oeuvre témoigne de leur remarquable talent. On y trouve tous les caractères de l’art de la Renaissance : l’organisation rigoureuse, la recherche d’harmonie et d’équilibre des différentes parties, l’inspiration antique des drapés
et des corps. Les deux personnages féminins de part et d’autre du manteau seraient la déesse Démeter et sa fille Perséphone. Perséphone aurait perdu sa tête un jour d’émeute en 1661, quand Matalas et ses paysans révoltés envahirent le château. Deux puttis -enfants joufflus- tiennent une couronne de lauriers au dessus du monogramme AM, les initiales d’Arnaud de Maytie. Le portrait placé au dessus est celui de son petit neveu qui fut lui aussi évêque d’Oloron, pendant le règne de Louis XIV.

Cette cheminée monumentale a moins une fonction utilitaire qu’une fonction politique. Comme l’ensemble du monument, elle est une oeuvre à la gloire de la famille de Maytie. Le luxe du décor, l’habileté des artistes, les emprunts à l’art italien qui était alors tellement à la mode, tout cela dans une province éloignée, ne pouvaient qu’impressionner les visiteurs. Arnaud de Maytie n’a résidé que peu de temps dans le château qu’il avait fait construire. Mais celui-ci est resté la propriété de sa famille, et ce sont ses descendants qui aujourd’hui encore l’habitent et l’ouvrent au public.

Visites du 1er juillet au 20 septembre.
Horaires: matin : 11h ; aprés midi : 15h, 16h15 et 17h 30.
Jours de fermeture: le jeudi et le dimanche matin.

Pour les groupes, accueil toute l’année sur réservation.Tel: 05 59 28 04 18 – Fax: 05 59 28 19 67

Robert Elissondo

Navigation des articles