IKERZALEAK

Etude, promotion et sauvegarde du patrimoine de la province de Soule en Pays Basque, de la préhistoire à nos jours

Archives de la catégorie “Personnages”

René Elissabide (1889-1967) inventeur et entrepreneur

Voici la biographie d’une figure marquante du patronat mauléonnais, un symbole de l’époque de l’industrie de l’espadrille. Entrepreneur aux idées novatrices, il a atteint une notoriété nationale, mais il a connu aussi la faillite. Mondain, aimant la publicité, exigeant avec ses ouvriers mais les payant mieux que les autres patrons, René Elissabide a eu incontestablement une vie très active.
Voir l’article de Robert Espelette.

Un haut-souletin compagnon de la libération

Pierre Araïnty (1907 1982) natif de Licq-Athérey, sous officier au Liban, s’engage dans la France Libre dès juin 1940. Il combat en Afrique de l’est et du nord et après la Seconde guerre mondiale participe aux guerres coloniales menées par la France. Revenu au pays natal pour sa retraite, il se consacre à l’élevage des brebis à Montory, puis se retire à Mauléon.
Voir sa biographie par Robert Espelette

Robert Espelette

Larrau, ses curés, ses églises

Deux siècles de la vie du village à travers l’histoire de ses curés.
Des hommes influents et aux fortes personnalités. En 1793, un vicaire de la paroisse règle à coups de poings une querelle avec ses paroissiens. Au milieu du XIXe siècle, l’abbé Onnainty est un curé
bâtisseur. Il fait agrandir l’église paroissiale, restaurer la chapelle Saint Joseph. Les habitants lui doivent aussi la construction de la route qui relie le village à Tardets.

Voir l’article 

Robert Espelette

Pierre Topet Etxahun (1786 – 1862)

Au congrès de la tradition basque en 1897, Charles Bordes évoque ce personnage : « improvisateur digne du nom de poète, assez mauvais sujet, a composé des centaines de chansons satiriques. J’ai nommé Topet Etxahun de Barcus, célèbre dans toutes les auberges du Pays basque… et même au tribunal de Saint Palais ».

Poète populaire donc à l’état brut. Si les bourgeois l’ont ignoré, le peuple a transmis ses chansons jusqu’à nous. Il y a la légende: écrits du père Lhande en 1923, de l’abbé Picochet. la pastorale de 1953 s’est inspirée de ces écrits et de la mémoire populaire souvent infidèle.

Il faudra attendre la remarquable thèse de Jean Haritschellar en 1968 pour mieux connaître la réalité.

Vous allez de Barcus à la Madeleine et à Tardets. Quelques kilomètres, un pont à gauche et une rude montée. Un kilomètre plus haut une plaque. Ici à gauche était la maison de Pierre Topet : Etxahunia ( la bonne maison).

A écouter ses longs et superbes poèmes autobiographiques, il fut un malheureux, un maudit, mal aimé de toute sa famille « Amak idor bihotza bai eta thitia » «mère au coeur sec, et le sein aussi ». Traité comme un « bastart » (batard en béarnais), forcé à travailler durement malgré sa faiblesse. On l’obligea à quitter celle qu’il aimait sous la menace de le déshériter. Bref, le malheureux des
malheureux!

Il eut une vie tumultueuse, désordonnée, violente : un mariage forcé ; un coup de hache ; un coup de fusil ; une affaire de faux louis ; la grange de son ennemie brûlée ; les tribunaux de Saint Palais et de Pau : la prison ; le faux testament ; les fuites ; les pèlerinages ; une vieillesse errante.

A côté de ses longues élégies, il a produit des chants ironiques, satiriques. Son esprit plein de finesse y envoie son venin. Mais il y a parfois de la gentillesse.

La grande obsession de sa vie : être un personnage important un « primu » (héritier), maître d’une maison, propriétaire respecté.

En 1953 Lohidoy fut le « sujet » (rôle principal) de la pastorale consacrée à Etxahun. J’aimais beaucoup : « un sauvage chanté par un « sauvage ».
J’entends par « sauvages » ces fleurs qui poussent dans les champs et dans les bois, sans soin, et qui sont si belles miraculeusement.

Un grand poète paysan chantant pour son peuple.

Le paysage que pouvait voir de chez lui Pierre Topet Etxahun.

Pour aller plus loin

Etxahun Barkoxe du poète populaire au mythe littéraire de Jean Casenave

http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/06/54/89/PDF/Etxahun-Barkoxe.pdf

Les poèmes de topet Etxahun en texte intégral dans le site Bertso eta olerkien hemeroteka (en basque uniquement)

http://urkiza.armiarma.com/cgi-bin/urkiza/EBMODEGI.pl?Letra=T&Egile=6131

P.P. Dalgalarrondo

Pierre Boucher (1917 – 1997)

Parisien, élevé à Pau, marié en Soule, Pierre Boucher a été longtemps professeur de dessin technique au Lycée d’Enseignement professionnel de Mauléon.

Passionné de spéléologie, et plus encore de préhistoire, longtemps correspondant des antiquités historiques et préhistoriques, à titre bénévole, ce remarquable observateur, autodidacte de valeur, a fouillé de nombreux sites :

-Grotte d’Haregui et grotte de Suhare avec son ami Georges Laplace du C.N.R.S.

-Les dolmens d’Ithé 1 et Ithé 2 avec Dominique Ebrard.

-A Larrau : grotte d’Ustarbe, sites de Betzüla, Axurarpea, Ibarrondo, Iraty, fonds de cabane d’Ustarbe.

-Camp protohistoriques de Maide Korralia à Alçay, Txorikhantegia à Idaux, Gaztelügain à Libarrenx.

-Grottes sépulcrales d’Elsarre… Et aussi des découvertes fortuites, parfois fort intéressantes.

Il respectait scrupuleusement les méthodes scientifiques de fouille, et les faisait respecter énergiquement. Chaque pièce était identifiée et localisée grâce à des carnets de fouilles d’une grande précision qui sont aujourd’hui des documents incontournables. Un vrai travail de fourmi.

C’était un personnage haut en couleurs, qui savait trouver des bénévoles, les passionner, les former. Il était exigeant sauf pour les horaires qu’il n’hésitait pas à dépasser. Les grands passionnés ne mesurent pas le temps.

Par testament, il a légué la riche collection d’objets et la bibliothèque réunies pendant toutes ses années de travail, à la Commission syndicale de Soule, à la Commune de Mauléon, au Syndicat Intercantonnal devenu Communauté des Communes. Sa volonté expresse était que ce trésor ne quitte pas la Soule. L’association Ikerzaleak et plusieurs spécialistes de la préhistoire sont chargés de la conservation et de l’étude de la collection. Il faut citer parmi eux un autre amateur passionné, collaborateur de Pierre Boucher, le seul capable de poursuivre son travail : Dominique Ebrard.

P. P. Dalgalarrondo

Voir : le travail fait sur la collection Pierre Boucher

Colloque sur le poète Jean de Sponde (1557 – 1595)

C’est à l’initiative de Véronique Duché, Philippe Chareyre de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, UFR de Lettres, à Pau, en lien avec les associations Eusko Ikaskuntza de Bayonne, Ikerzaleak de Mauléon et la mairie de Mauléon, que se sont déroulées à Pau et Mauléon, deux journées de colloque universitaire sur la vie et l’œuvre de Jean de Sponde (né à Mauléon en 1557 et mort à Bordeaux en 1595).

Homme politique protestant du temps des guerres de religion du XVIème siècle, agent d’Henri III de Navarre qui devint le roi Henri IV de France et dont il suivit l’exemple en se convertissant au catholicisme, Jean de Sponde est plus connu dans les pays protestants du Nord que chez les catholiques du Sud.

Son œuvre littéraire reste mal connue, que ce soit ses traductions et commentaires savants d’Homère et d’Hésiode, ou ses poèmes : Méditations sur les psaumes, Chansons mises en musique par  L’Estocart en 1581-83 ; Poèmes chrétiens ; stances de la mort en 1588 ; ses 26 sonnets d’Amour. Il a rédigé aussi des ouvrages de théologie : Response d’un catholique apostolique romain au protestant ; Déclaration des principaux motifs  qui induisent le sieur de Sponde… à s’unir à l’Eglise en 1595.

Sponde et son œuvre ont été reconnus depuis les recherches et publications de ses œuvres littéraires par l’Anglais Alan Boase à Genève en 1978, d’autres chercheurs comme Thierry Maulnier et Marcel Arland se sont penchés sur cet auteur baroque du XVIème siècle, comme ceux des universités de Zurich et d’Oxford, de Padoue et même de Rimouski, et, en France, de Paris, Lyon et Reims,  Clermont-Ferrand, Grenoble et de Savoie, de Tours et Poitiers, de Bordeaux et Nice et de l’UPPA à Pau.  Mais aussi dans son Pays basque d’origine puisque le professeur Jean-Baptiste Orpustan éditait ses poèmes en traduction basque sous le titre : Ezponda euskal neurthitzetan  (éditions Izpegi de Baïgorry en 1995).  Et, à Mauléon, sa ville natale où l’on trouve une rue Sponde depuis 1904, l’association Ikerzaleak avec le Collège St-François en faisait un sujet de conférence dans le cadre des journées du Patrimoine en septembre 2003. Pour célébrer le 450ème anniversaire de sa naissance à Mauléon, l’association des Amis du château en faisait un sujet de scène lors de sa reconstitution historique Herria en août 2007.

Le samedi 15 mars 2008, le colloque Sponde s’est déplacé à la mairie de Mauléon qui est l’ancien hôtel de Montréal bâti vers 1650-60 sur les ruines de la maison de Guicharnaud où naquit Jean de Sponde en 1557.

Joël Larroque

Pierre Lhande (1877-1957)

Jésuite souletin et écrivain basque, co-fondateur de l’Académie de la langue basque Euskaltzaindia en 1919 dont il fut le premier secrétaire et collaborateur de la revue officielle Euskera en
1920.

Il fut aussi le co-auteur avec les abbés Aranart et Lafitte du Dictionnaire basque-français (1926) et de plus d’une vingtaine de romans en basque et français, comme d’essais sur son pays basque : Autour d’un foyer basque (1908), L’émigration basque (1910), réunis dans Le pays basque à vol d’oiseau (1925). Il est aussi biographe (de prêtres soldats de 1914-18,
du maréchal Foch entre autres) et auteur de multiples ouvrages religieux et sociaux.

  • Rédacteur de la célèbre et séculaire Revue des Etudes à Paris de 1924 à 1941, ce long séjour parisien lui permet de découvrir la pauvreté de la banlieue rouge qui lui inspire 3 études,  Le Christ dans la banlieue(1927), La banlieue verte (1929), La croix sur les fortifs (1931), ces livres sont couronnés par l’Académie française,il devient aussi un conférencier renommé de France en Belgique et Suisse de 1925 à 1930, ce qui lui donna l’occasion de faire de nombreux appels aux quêtes pour la construction de dispensaires, jardins d’enfants et écoles,
    près de 30 ans avant la célèbre fondation Emmaus-Abbé Pierre mais aussi pour des églises et des locaux de patronage en tant que missionnaire catholique
  • Pionnier de la prédication radiophonique sur Radio-Paris et Radio-Luxembourg de 1927 à 1934, ces premiers radio-sermons et émissions catholiques furent aussi des succés
    d’éditions dont les plus célèbres sont La lumière du monde (1927), L’Evangile par-dessus les toits (1934) et L’Evangile par-dessus les frontières (1934)
  • Voyageur visiteur des missions catholiques dans le monde dont il témoigne dans La France rayonnante, Argentine, Chili, Uruguay (1931), Madagascar, notre épopée
    missionnaire (1932), L’Inde sacrée (1934) dont il retire aussi un premier film-documentaire du même nom en 1935. Dans les vingt dernières années de sa vie, la maladie le contraignit à la retraite. R.E.

Joël Larroque

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