IKERZALEAK

Etude, promotion et sauvegarde du patrimoine de la province de Soule en Pays Basque, de la préhistoire à nos jours

Panpi Intzagarai (1955-2023), paysan, élu local, éditeur

Panpi InzagaraiNous avons été surpris d’apprendre il y a quelques jours la décès de Jean-Pierre « Panpi » Inçagaray.
Depuis une vingtaine d’années , il nous apportait une aide précieuse pour l’édition de nos livres. Il composait les pages, corrigeait les fautes, assurait le suivi de l’impression. Ses conseils étaient toujours utiles. Il a participé à la fabrication de 7 de nos ouvrages.

Le dernier travail commun a été le plus important : « Maule-Lextarre agerian/découvrir Mauléon-Licharre ». Robert Elissondo se souvient des longues heures passées dans sa maison à Ossas devant l’écran d’ordinateur, à corriger la mise en forme et le contenu. Son accueil était chaleureux. Quelles que soient les difficultés, il ne se départissait jamais de son calme.
La réédition du dictionnaire français-basque du père Casenave-Harigile pour l’association Su Azia, a été son dernier travail d’éditeur, plus important encore que le précédent. Scanné page par page, l’opus a été revu et corrigé par une équipe qui a passé un temps considérable avec lui. « Heureuse d’avoir travaillé quelques mois avec un homme patient, exigeant, perfectionniste, œuvrant dans l’ombre mais dont le professionnalisme était évident », résume Marie-José Mujica qui en faisait partie.
Panpi avait édité la plupart des livrets de pastorales depuis les années 1980. Il avait été maire de sa commune de 1995 à 2014. Il était aussi éleveur, travaillant à la maison natale de sa compagne à Ossas.
En 1527, Erasme écrivait un hommage ému à son ami l’imprimeur Johann Froben. Certes il n’y pas d’Erasme dans notre association, et Panpi n’était pas éditeur d’ouvrages d’humanistes et de savants. Mais dans cet extrait on peut retrouver quelques ressemblances de ce qu’il a été pour nous. «  Qui pourrait donc ne pas aimer un pareil esprit ? avec un ami il était tout amitié, si simple et si sincère que même s’il avait voulu simuler ou dissimuler quelque chose, sa nature aurait pris le dessus pour l’ en empêcher ; si empressé et si avide de faire du bien à tous. […]
Quand il étalait devant moi et ses autres amis les premières pages de quelque auteur important, comme il sautait de joie, quel air de bonheur, quel triomphe ! On aurait dit qu’il avait déjà été abondamment payé de toute sa peine, et qu’il n’attendait pas d’autre récompense.[...] »
Panpi aimait les livres bien faits. Un goût qui semble anachronique à notre époque où les écrans ont tout envahi. Mais la culture passe encore par les livres, la diffusion de nos recherches sur l’histoire et le patrimoine de la Soule aussi. Espérons que les générations suivantes sauront les apprécier et qu’elles reconnaîtront à leur juste valeur le travail fait par des personnes comme lui.

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