IKERZALEAK

Etude, promotion et sauvegarde du patrimoine de la province de Soule en Pays Basque, de la préhistoire à nos jours

Archives de la catégorie “Centenaire”

Autour du centenaire de la Première Guerre mondiale (suite)

Croix Restoyburu

Une croix de la nécropole de Lobbes en Belgique. Pierre Restoyburu a été tué le 23 août 1914

Notre association continue à travailler activement sur la Grande guerre. Le recensement des militaires Souletins mobilisés entre 1914 et 1918 continue. Déjà 21 communes ont été étudiées.

Du 15 au 19 février dernier, 6 Souletins ont visité quelques uns des principaux champs de bataille de cette guerre : Belgique, Chemin des Dames, Champagne, Verdun. De nombreux Basques parmi des millions d’hommes y ont perdu la vie. On retrouve quelques uns de leurs noms sur les croix des nécropoles militaires.

Des passionnés étudient les répercussions de cet évènement majeur de l’histoire, dans leur village.

Voir l’article de Michèle Etchegoyhen : Charritte-de-Bas pendant la Grande Guerre

Voir un résumé des recherches de Max Dalier : Mauléonnais morts pour la France en 1914-1918.

Le centenaire (suite)

20141128_201745Insoumis et déserteurs basques dans la Première Guerre mondiale

Longtemps oubliée ou évacuée des mémoires, la question des insoumis et des déserteurs dans la Première guerre mondiale mobilise les chercheurs depuis les années 1990, et elle intéresse l’opinion. Cela est particulièrement vrai au Pays basque, terre périphérique avec son identité propre. Nous savons qu’il y a eu ici des insoumis et des déserteurs, mais combien ? Quelles ont été les motivations de leur refus de servir dans l’Armée ? Faut-il y voir une résistance des Basques à la Guerre ?

Ce sont les thèmes qu’étudie depuis plus de trente ans, Jacques Garat. Après avoir mis en lumière l’importance des défections basques pendant la Première guerre dans un travail présenté en 1983 pour son DEA d’histoire à l’EHESS à Paris, il a poursuivi ses recherches.

Il en présente une première synthèse dans le livre Déserteurs et insoumis basques pendant la Grande Guerre, publié aux éditions Elkar.

Jacques Garat était à Mauléon le 28 novembre dernier. Lire le compte-rendu de sa conférence

Le centenaire dans les collèges et lycées de la Soule

Les élèves de troisième du collège Argia de Mauléon ont réalisé une exposition sur les monuments aux morts en Soule en français et en Basque. Voir l’exposition en version PDF (7.4 MO)

Voici des exemples des recherches faites par les élèves de Première ES du lycée du Pays de Soule

Simon Hastoy, un soldat souletin de la Première Guerre mondiale        Simon Hastoy, autre recherche

La frontière franco-espagnole au Pays basque entre 1914 et 1918

La guerre sous marine allemande sur la côte basque

Joseph Caubeyre, un soldat Béarnais dans la première guerre mondiale

Des voix de prisonniers de guerre basques de la Première guerre mondiale

Nous profitons cet article pour signaler à nos visiteurs, une passionnante découverte faite au musée d’ethnographie de Berlin : des enregistrements de prisonniers de guerre basques réalisés par des ethnologues allemands entre 1915 et 1918. Il s’agit d’extraits de plus de 70 chants ainsi que des récits, la plupart en souletin.  Des voix vieilles de presque un siècle nous sont parvenues presque intactes!

Voir la présentation du fonds sur le site de l’institut culturel basque.

Centenaire de la Première Guerre mondiale

dessin soldats frontL’association Ikerzaleak est pleinement impliquée dans les manifestations du centenaire de la Première Guerre mondiale. Elle a même une certaine avance, puisqu’elle travaille sur la mémoire de ce conflit en Soule depuis plus de dix ans.

Journées du Patrimoine, conférences

Les journées du Patrimoine de septembre 2014 en Soule ont été en partie consacrées au centenaire :
l’association des Amis du château fort a animé un parcours à travers les rues de Mauléon-Licharre, avec des figurants en costume d’époque.
Voir le texte de ce parcours écrit par Joël Larroque
Robert Elissondo a animé des conférences-débats sur la guerre de 1914-1918 et le Pays basque, à Mauléon et Saint-Jean-Pied-de-Port.                                                      Voir le texte de la conférence
Le 28 novembre 2014 à 18 heures, à la salle Iraty, Jacques Garat a présenté le résultat de ses recherches et son livre Déserteurs et insoumis basques pendant la Grande Guerre, aux éditions Elkar.

Exposition et livre

En 2004, nous produisions l’exposition : la Soule dans la guerre de 1914-1918. Celle-ci a été présentée à Mauléon en septembre 2014, à Licq en novembre et dans divers établissements scolaires : collège Argia de Mauléon, collège Manex Erdozaintzi à Larceveau, lycée professionnel Guynemer à Oloron, lycée du pays de Soule.           Voir l’intégralité de l’exposition au format PDF (version française).                        Attention à la taille du fichier : 9 MO

En 2006 paraissait le livre Mémoires de la Soule, une vallée du Pays basque dans la guerre.   Voir la présentation et un extrait du livre.

Le Pays Basque français dans la guerre 1914-1918, histoires et mémoires

Ikerzaleak est partie prenante d’un projet de recensement des soldats et de collectage de documents et de souvenirs à l’échelle de tout le Pays basque de France. Ce projet a reçu le label du comité national du centenaire.                                                                                                                            Voir la présentation du projet
Pour mener à bien cet ambitieux travail, nous avons besoin du concours de bénévoles dans le maximum de communes. Si vous souhaitez nous aider, contactez nous !

Mémoire de la Guerre de 1914-1918 en Soule

Notre association a travaillé sur les répercussions de la Première guerre mondiale en Soule. Elle est associée aux commémorations.
-L’exposition la Soule pendant la Guerre de 1914-1918 est présentée à la Maison du Patrimoine jusqu’au 29 novembre prochain.

Pour aller plus loin :

Une évocation de l’annonce de l’armistice à Mauléon le 11 novembre 1918 (voir ci-dessous)

Lire l’article de Michèle Etchegoyhen : Charles de Menditte, le vagabond de la Grande guerre.

Voir un extrait de notre exposition la Soule dans la guerre de 1914-1918

Voir le témoignage de Marie-Jo Mujica : à la recherche d’un grand père disparu.

Il y a 90 ans, l’annonce de l’armistice à Mauléon

Un article du bulletin paroissial de décembre 1918 raconte l’évènement.

« L’armistice de la Saint Martin. Dès que la nouvelle eût transpiré de la sous-préfecture, de la place on courait vers l’église, on voulait monter à l’assaut du clocher. «La cloche, la cloche ! c’est la victoire » ! […] Les ateliers ferment de suite, tout le monde quitte le travail, des groupes bruyants, nombreux, débouchent de toutes les rues sur la place. Les valides et les invalides sont bientôt là. Des figures pâles, émaciées, ravagées par la grippe, et pourtant rayonnantes de joie, apparaissent un peu partout les épaules enveloppées de gros châles ou de lourds manteaux. Tout le monde veut être

de la fête. On pavoise en toute hâte. Voici venir les pupilles, les chasseurs basques, dans leurs élégants costumes, les drapeaux et bannières des diverses sociétés, puis sur des piques, les têtes artistement crayonnées par M.D.S. de MM Clémenceau et Foch : on les accueille par d’enthousiastes acclamations. Puis apparaissent les têtes de Guillaume et du Kronprinz, du même auteur, ces caricatures sont copieusement huées. Enfin se groupe tout le conseil municipal, M. le maire harangue la foule, se fait applaudir vigoureusement. […]

La joie populaire coule à plein bord, c’est une joie franche, saine, bienfaisante, sans la moindre note discordante : elle est naturellement fort bruyante, mais d’une correction parfaite. Ce furent des moments inoubliables. C’était la Saint Martin, le déménagement des Boches ».

Le 11 novembre on manifeste sa joie à Paris et dans beaucoup d’autres villes. Mais tant d’hommes de femmes et d’enfants pleurent en silence…

Ce jour là Mauléon vit la même liesse que toute les villes des pays alliés. Cette joie est réelle car on espère que l’armistice mettra fin aux privations endurées pendant plus de quatre ans, et
qu’il rendra les hommes à leurs foyers. Mais ce n’est certainement pas le sentiment dominant à cette époque.

Le texte ne parle pas de ceux qui sont restés chez eux et qui n’ont pas le coeur à la fête.
« Un million quatre cent mille morts, cela fait combien de larmes » écrivait Roland Dorgelès. Combien sont restés chez eux murés dans leur silence et dans leur douleur? Sur le monument aux morts de Mauléon on compte 86 noms. Le village de Barcus pourtant trois fois moins peuplé en compte autant. Et que dire du petit village de Laguinge Restoue en Haute Soule qui a perdu 25 des siens, c’est à dire environ 1/3 des hommes adultes. La guerre de 1914-1918 a causé la mort d’environ un millier de Souletins, ce qui représente plus d’un homme sur cinq dans la tranche d’âge des 18-40ans.

Pour les survivants la vie est difficile. Le texte évoque ces personnes au « visage émacié » et portant de lourds manteaux ; on est au coeur de la terrible de grippe espagnole qui fit beaucoup
plus de morts que la première guerre mondiale.

Les difficultés du quotidien en 1918 c’est aussi la hausse des prix et les salaires qui ne suivent pas. Les ouvriers de Mauléon sont durement touchés et arrivent à peine à survivre. Le texte ne dit pas un mot de leur colère. Elle se manifeste par des grèves, des manifestations. En 1917, des tirailleurs sénégalais sont envoyés dans la ville pour briser un premier mouvement.
L’agitation continue les trois années suivantes, entretenue par les arrestations et l’obstination des patrons. En avril 1920 une longue grève paralyse l’ensemble des usines.

La fête de l’armistice n’est qu’une courte éclaircie dans une période particulièrement difficile. La fin de la guerre, ce n’était pas la paix, ni le retour à une vie moins difficile. Et les morts eux seraient à jamais absents.

Robert Elissondo

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